Présente au Mali depuis 2013, la mission de l’EUTM Mali ne sera pas prolongée à partir du 18 mai prochain. Cette décision fait suite à la revue stratégique et aux consultations menées avec les autorités maliennes, et tient compte de l’évolution de la situation politique et sécuritaire sur le terrain. Les États membres de l’Union européenne ont ainsi décidé, à l’unanimité, d’arrêter cette mission de formation militaire au Mali depuis l’aube de la crise sécuritaire de 2012.
« En onze ans de présence au Mali, l’EUTM Mali a épaulé, à la demande des autorités, les Forces armées maliennes, ainsi que la force conjointe du G5 Sahel, contribuant à la lutte contre la menace terroriste, par le développement des forces de sécurité et de défense maliennes », indique le communiqué de l’Union. La mission regroupe 569 militaires européens de 27 nationalités différentes. Environ 700 militaires participent à la formation et à l’instruction de l’armée malienne. Des soldats sont chargés de la protection du personnel. D’autres assurent les fonctions de commandement en mettant en place un état-major, organisent la logistique militaire et s’occupent du soutien médical. Selon le communiqué, cette non-reconduction du mandat de l’EUTM Mali est due à l’évolution de la situation politique et sécuritaire.
Au total, 15 000 élèves des Forces Armées Maliennes (FAMa) ont bénéficié des formations menées par la mission au Mali. L’EUTM Mali a également dispensé de nombreux cours centralisés au camp d’entraînement de Koulikoro (KTC). La lutte contre les engins explosifs improvisés, les premiers secours, ainsi que les droits de l’homme et le droit international humanitaire sont inclus dans tous les cours. Ces cours étaient dispensés à Bamako au quartier général (MHQ), à l’Advisory Task Force (ATF) et à l’École militaire interarmes de Koulikoro « Training Task Force (TTF) ».
Depuis le coup d’État, les autorités de la transition malienne affichent « une claire volonté d’un partenariat exclusif » avec la Russie. En 2017, la Russie a fourni deux hélicoptères à l’armée malienne et a intensifié son partenariat depuis le coup d’État du 18 août 2020. Depuis lors, la Russie a renforcé son engagement au Mali, offrant son soutien à travers la formation militaire et des dons de matériel. Lors de la réception de matériel en provenance de Russie le 2 octobre 2021, le colonel Sadio Camara, ministre malien de la Défense et des Anciens Combattants, a qualifié la Russie de « partenaire fiable et sérieux ». Néanmoins, il est à noter que tous les équipements reçus ne sont pas des dons et le montant total de ce partenariat n’a pas été rendu public par l’État malien. En janvier, des instructeurs russes, selon le ministre des affaires étrangères, s’étaient estimés à près de 400 personnes, d’après nos confrères du journal Le Figaro. Le 03 juin, c’est la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) qui a mis fin à son mandat suite à l’adoption d’une résolution. Cela intervient un an après le départ des soldats de l’opération Barkhane du pays et de son retrait du G5 Sahel.
Le mandat de l’EUTM Mali, approuvé politiquement le 23 mars 2020, avait une durée de quatre ans et prendra fin le 18 mai 2024. Ce mandat comprenait une extension de la zone d’opération à l’ensemble du Mali, ainsi qu’un renforcement des conseils opérationnels aux quartiers généraux et aux postes de commandement, notamment dans les régions de Mopti et de Ségou. Il visait également à renforcer la formation collective et préalable au déploiement, ainsi que la fourniture d’un accompagnement non exécutif sur les sites sécurisés. Bien que l’attention principale reste sur le Mali, cette extension permettrait également un soutien accru à la force conjointe du G5 Sahel.