De nombreuses publications circulant sur les réseaux sociaux, dont X et Facebook, affirment que RFI (Radio France Internationale) aurait été suspendue en Inde et que ses correspondants seraient invités à quitter le pays dans un bref délai. Cependant, c’est une fausse interprétation, détournée de son contexte. En réalité, il s’agit du correspondant de RFI, RTS et d’autres radios/télévisions qui s’est vu retirer son permis de travail.
Cette fausse interprétation a été partagée sur le compte X Afrique des libertés. On peut y lire : « RFI suspendue en Inde. Ses correspondants sont priés de quitter le pays dans un bref délais. Merci aux autorités indiens la lutte continue ». Cette publication laisse croire que la Radio France Internationale (RFI) n’émet plus en Inde, ce qui est faux. La publication a été vue plus de 26 300 fois et likée plus de 928 fois sur les réseaux sociaux (lien archivé ici).
Contexte
Cette fausse interprétation intervient dans un contexte où RFI et France 24 ont déjà été suspendus dans certains pays d’Afrique de l’Ouest. Par exemple, en avril 2022, le Mali a définitivement interdit la diffusion de RFI et de France 24 sur son territoire. De même, en décembre 2022, le Burkina Faso a suspendu ces chaînes jusqu’à nouvel ordre. Enfin, au Niger, en août 2023, ces médias ont également été interdits (lien archivé ici).
En mars 2024, les autorités indiennes (lien archivé ici) ont retiré le permis de travail du correspondant de RFI sans fournir d’explication, « l’empêchant ainsi de couvrir les dernières élections législatives et le laissant sans possibilité d’exercer sa profession ». Les détails sont disponibles ici.
Cette décision a mis fin à treize ans de sa vie en Inde, où il avait travaillé comme correspondant de RFI et d’autres Radios/Télévisions. Malheureusement, Sébastien Farcis n’a reçu aucune justification officielle pour cette interdiction (lien archivé ici).
Versification
Dans le cadre de nos recherches, nous avons contacté David Baché, journaliste à RFI, pour obtenir son avis. Selon lui, « RFI n’est pas du tout suspendue en Inde. En revanche, l’autorisation de travail de notre correspondant à New Delhi, Sébastien Farcis, n’a pas été renouvelée sans motif, après 13 années de travail sur place ». Il ajoute ensuite : « RFI a un autre correspondant en Inde, Côme Bastin, qui continue de pouvoir travailler normalement ». Les détails sont disponibles dans cette lettre ci-dessus.