Au Sénégal, l’affaire de Dieynaba Ndiaye, condamnée pour s’être défendue face aux violences de son mari, suscite une forte mobilisation et relance le débat sur la protection juridique des femmes victimes de maltraitance.
Une affaire de violences conjugales choque le Sénégal et soulève de nombreuses questions sur la protection des femmes victimes de maltraitance. Dieynaba Ndiaye, âgée de 26 ans, a été condamnée à trois mois de prison et à une amende de quatre millions de francs CFA pour avoir rappelé à son mari violent qu’elle possédait des photos de lui. Un acte de défense transformé en menace, qui a conduit à sa condamnation.
Mariée en février 2024, Dieynaba aurait été victime de violences répétées de la part de son époux, Alioune Badara Mbacké. En avril, elle a tenté d’obtenir justice en déposant plainte avec des preuves, incluant des photos, des vidéos et un certificat médical. Cependant, son dossier n’a jamais été traité par les autorités judiciaires. Devant ce manque de réaction, elle a quitté le domicile et demandé le divorce.
Alioune Badara Mbacké, furieux de sa décision, l’aurait ensuite harcelée pour qu’elle revienne, ce qui a poussé Dieynaba à rappeler l’existence des photos afin de se protéger. L’affaire a déclenché une vague d’indignation : un « Collectif pour la libération de Dieynaba Ndiaye » a vu le jour, et une pétition recueillant plus de 94 000 signatures appelle à la révision de sa condamnation. La mobilisation a même conduit à l’arrestation d’Alioune Badara Mbacké, selon la presse sénégalaise.
L’histoire de Dieynaba Ndiaye relance le débat sur la prise en charge des victimes de violences conjugales et sur le manque de protection juridique pour les femmes qui tentent de se défendre.
