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Les services de renseignement maliens ne sont pas classés cinquièmes au monde : aucun classement ne le prouve

Capture d'écran du compte Twitter @IbraheemTarore

Au Mali, une image du directeur de l’Agence Nationale de la Sécurité d’Etat (ANSE) du Mali circule sur les réseaux sociaux, prétendant que le service de renseignement malien est l’un des meilleurs au monde. Cette information, largement diffusée récemment, est fausse. En réalité, il n’existe aucun classement officiel qui soutienne cette affirmation.

Plusieurs comptes sur les réseaux sociaux (FacebookTikTok et X) (liens archivés ici : 1, 2, 3) ont diffusé cette rumeur. Certains posts affirment : « Le service de renseignement du Mali classé parmi les meilleurs au monde après l’Islande. La France, loin derrière, le Canada est le pays le plus sûr du monde. L’Europe est omniprésente dans le top 10 ». Ils ajoutent : « Dans l’ordre, la Suisse, la Norvège, l’Irlande, et le Mali complètent le top 5. Le Mali est 5e, tandis que la France est 13e ». D’autres prétendent : « Le service de renseignement malien occupe le 3e rang mondial en 2024 ».

Capture d’écran d’une Fake News sur le compte Facebook Faso Mali

Classement fantaisiste

Aucun de ces comptes ne cite la source de ce classement. De plus, des services de renseignement renommés comme la CIA et le FBI des États-Unis ou encore le FSB russe ne sont même pas mentionnés. En ligne, plusieurs classements mondiaux des services de renseignement existent. Par exemple, un site classe ainsi : « La CIA des États-Unis, le MI6 du Royaume-Uni, le Mossad d’Israël, l’Aile de recherche et d’analyse de l’Inde, et le GCHQ du Royaume-Uni ». Le service de renseignement du Mali n’apparaît pas dans ce top 10.

Afin d’obtenir des informations supplémentaires, nous avons contacté des spécialistes en sécurité. Sous couvert de l’anonymat, ces sources ont expliqué qu’il « n’existe pas de classement officiel et reconnu mondialement des différents services de renseignement », ajoutant que « ce classement est purement fantaisiste ».

Dans le domaine du renseignement, chaque agence a des missions spécifiques, souvent définies par les besoins de sécurité nationale et les intérêts géopolitiques. Par exemple, la Central Intelligence Agency (CIA) des États-Unis se concentre principalement sur la collecte, l’analyse et l’exploitation des informations relatives à la sécurité nationale en dehors des frontières américaines. Elle est largement associée à l’espionnage international et joue un rôle crucial dans la prévention du terrorisme, ainsi que dans la fourniture d’analyses politiques, économiques et militaires aux décideurs politiques.

Le Secret Intelligence Service (MI6) du Royaume-Uni se spécialise dans le renseignement extérieur. Opérant discrètement, il protège les intérêts britanniques à l’échelle mondiale. Ses agents, déployés à travers le globe, collectent des informations stratégiques, préviennent les conflits et soutiennent les alliés du Royaume-Uni. Le MI6 est également reconnu pour son rôle crucial dans la lutte contre le terrorisme international et la prolifération des armes de destruction massive.

En France, la Direction Générale de la Sécurité Extérieure (DGSE) est l’équivalent du MI6 britannique et de la CIA américaine. Responsable de l’espionnage extérieur et des opérations clandestines, la DGSE collecte des informations sensibles impactant les intérêts français, mène des opérations de contre-espionnage pour protéger les secrets nationaux, et soutient les forces armées françaises lors de leurs missions à l’étranger.

Il est difficile d’établir un classement de ces agences, car elles ont des missions différentes. De plus, en raison de la nature sensible et souvent secrète de leurs opérations, les services de renseignement ne divulguent généralement pas de détails précis sur leurs ressources humaines et financières.